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Oradour-sur-Glane - Août 2014

Oradour-sur-Glane (Haute Vienne)

Mardi 14 septembre 2014. Journée noire. De retour de Bordeaux. Juste l'envie de me changer les idées. Petit détour par Oradour-sur-Glane***, village martyr. Massacre de la division SS Das Reich le 10 juin 1944. L'ancien village, conservé à l'état de ruine, témoigne des souffrances infligées aux hommes, femmes et enfants de cette petite bourgade. Souviens-toi...

Un peu d'histoire. Les auteurs du drame appartiennent à la Division Das Reich, basée dans le sud-ouest afin de lutter contre les maquisards galvanisés par le débarquement en Normandie. Constamment harcelée par les FFI, elle riposte par de sanglantes représailles. Le 9 juin 1944, à Tulle libérée depuis l'avant-veille par la Résistance, 99 hommes sont pendus. Le 10 juin, après l'arrivée des Allemands dans le bourg d'Oradour-sur-Glane, le garde champêtre fait savoir aux habitants qu'ils doivent tous se rassembler sur la place du Champ de Foire situé à l'intérieur du village, munis de leurs papiers, pour une vérification d’identité. Les SS pénètrent dans toutes les maisons, et, sous la menace de leurs armes, obligent tout le monde, même les malades, à se rendre sur le lieu de rassemblement. Un à un ou par groupes, conduits et surveillés par les SS, les villageois se massent peu à peu sur le Champ de Foire. Les Allemands vont aussi chercher des habitants des hameaux voisins. Les cultivateurs doivent abandonner leurs travaux en cours. Plusieurs personnes qui n'obéissent pas aux ordres sont abattues.

Les hommes sont regroupés et sont répartis dans six lieux différents, granges, cours, remises, où ils sont mitraillés, puis les corps sont recouverts de fagots et de bottes de paille auxquels les SS mettent le feu. Selon quelques rescapés, les SS tirent bas et dans les jambes de leurs victimes ; le feu est allumé sur des hommes blessés mais encore vivants. La déclaration d’un rescapé établit qu'ils parlaient encore ; certains, légèrement blessés, ont pu s'échapper, la plupart des autres ont certainement été brûlés vifs.

Les femmes et les enfants sont enfermés dans l’église. Une fusillade éclate dans l'église ; puis de la paille, des fagots, des chaises sont jetés pêle-mêle sur les corps qui gisent sur les dalles. Les SS y mettent ensuite le feu. La chaleur était tellement forte qu'à l'entrée de cette église on peut voir les restes de la cloche, fondue et écrasée sur le sol. Après ça, les SS inspectent de nouveau les maisons du bourg ; ils y tuent tous les habitants qui avaient pu échapper à leurs premières recherches, en particulier ceux que leur état physique avait empêchés de se rendre sur le lieu du rassemblement. C'est ainsi que les équipes de secours trouveront dans diverses habitations les corps brûlés de quelques vieillards impotents. Dans le four d'un boulanger, on retrouva les restes calcinés de cinq personnes : le père, la mère et leurs trois enfants. Un puits renfermant de nombreux cadavres est découvert dans une ferme : trop décomposés pour être identifiés, ils seront laissés sur place. Au total, 642 personnes ont été massacrées lors de cette journée.

70 ans plus tard, la vue de ce village figé par le temps, la destruction et le feu, est toujours aussi impressionnante. Au milieu des rues désertes, gisent les carcasses brûlées des voitures, la ferraille calcinée, les pierres entassées, les poutres renversées. Les ruines d'Oradour semblent comme suspendues dans le temps.

 
 
 

 
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